I racconti del Premio Energheia Africa Teller

Le baobab sacré_Halidou Kompaore

paesaggi_Africa Teller 2005.

 

Sous l’arbre à palabre, le vieux Kibaykita qui a l’art de captiver l’attention

des enfants avec ses belles histoires avait fini de leur raconter

la première histoire du jour.

Au fait, le vieux a promis aux enfants de leur raconter deux histoires

chaque jour dès qu’ils seraient regroupés et manifesteraient le besoin

d’entendre les blagues et autres histoires drôles pleines d’enseignement.

Kibaykito avait choisi l’entretien avec les enfants pour participer

à l’élévation du sens moral des enfants et à leur éducation.

Pour cette seconde histoire, les enfants affichèrent un air particulier. Ils

avaient le regard suspendu sur les lèvres du vieux, tant ils attendaient

avec impatience l’histoire du baobab sacré; histoire que le vieux s’était

enfin résolu à leur conter.

Aujourd’hui, pensaient-ils, nous allons entrer dans le mystère de cette

histoire.

Mes chers enfants, les devins avaient prédit avec frayeur qu’un roi de

terreur naîtrait à Koun. Ils disent que la naissance du roi fut mystérieuse

et toute sa vie fut marquée par des faits insolites. Tenez vous bien et

écoutez.

Poogbi était à sa treizième grossesse et elle n’avait jamais tant vécu durement

une telle période de grossesse, tant et si bien que toutes les

vieilles imaginaient dans le secret des dieux, une issue au goût amer. En

effet, durant les dix mois que dura sa grossesse, elle ne cessa de ressentir

des douleurs indicibles au bas ventre entraînant son évanouissement. Il

fallut très souvent, l’intervention des guérisseuses pour la sauver d’une

situation qu’elles n’avaient jamais vécue et dont elles n’avaient en réalité,

aucune expérience.

Ainsi, lassée de vivre dans la douleur cette grossesse dont le terme n’intervenait

point, mère Pogbi se résolut à se confier aux accoucheuses de

la cour royale dans la plus grande discrétion.

Lorsque Poogbi atteignit les neufs mois de grossesse après avoir supporté

les douleurs viscérales et les contorsions de son bas-ventre, un calme

légendaire l’envahit et elle vécut le reste du temps dans une paix craintive.

“Est-ce le début de ma délivrance?”, voilà l’impression joyeuse sans

nul doute que se faisait Poogbi. Et pourtant, elle traînera durant des semaines

encore cette grossesse.

À la vérité, après les neuf mois de souffrance, ils se passèrent des faits

très étranges. Pendant la période de quiétude relative intervenue après

les neuf mois, Poogbi avait l’impression toutes les nuits, d’avoir mis au

monde un enfant et de s’être déchargée enfin de son poids qui devenait

gênant et qui faisait beaucoup de bruit en pays Moaga. L’impression du

soulagement était juste. Dès que la nuit tombait, Poogbi sentait son basventre

sans la charge habituelle. Miraculeusement, l’enfant naissait et

se retrouvait aux pieds de sa mère, se mettait à marcher et disparaissait

dans la nuit.

Quand l’événement se produisit pour la première fois, Poogbi parut plongée

dans une anxiété si épouvantable qu’elle ne put le partager. Par la

suite, le bébé perdu dans l’obscurité ne revenait qu’à l’aube, accompagné

d’une longue suite de griots qui faisaient résonner les tam-tams comme

pour célébrer un retour en apothéose.

Les jours suivants, le même événement se reproduisit de façon typique.

Peu à peu, mère Pogbi se familiarisa secrètement avec ce qui lui arrivait.

Dès que les guérisseuses et les accoucheuses furent mises au courant de

l’événement elles s’organisèrent pour accueillir l’enfant qui allait naître

et porter la nouvelle dans tout le royaume.

Une nuit cependant que la mère eut l’impression d’avoir mis au monde

un bébé, elle alerta toutes celles qui devaient l’assister pendant son

travail. Ces dernières accoururent, vinrent occuper sa case avec toute la

layette indispensable et veillèrent jusqu’à l’aube.

Au retour en fanfare du bébé, mais uniquement perceptible par Poogbi,

toutes celles qui étaient présentes s’agenouillèrent et se prosternèrent,

tout en criant en choeur: “I yèla nabiga…(soyez le bienvenu petit

prince parmi nous…)”.

À partir de cet instant même, le bébé se retrouva comme par enchantement

entre les jambes de sa maman, poussa un vagissement, consacrant

ainsi sa naissance.

C’est ainsi que le petit prince vint au monde et on lui donna le nom de

Roggnan (celui qui est né enfin).

Quelques années plus tard, Roggnan avait grandi normalement comme

tous les enfants de son âge. Jusqu’à sa septième année il était toujours

auprès de sa mère qui le chérissait et l’entourait d’une grande affection

que les autres frères jalousaient grandement.

Au cours de toutes ces années, Poogbi finit par oublier les circonstances

dans lesquelles elle avait enfanté Roggnan. De temps à autre c’étaient

les commérages des autres femmes qu’elle surprenait qui la plongeaient

dans l’angoisse. Mais elle se ravisait et se reprenait promptement

se disant que la vie est faite aussi bien de bonheur que d’épreuves

qu’il faut surmonter par la force de son esprit.

Par ailleurs, ce qui nourrissait la jalousie des coépouses de Poogbi était

moins l’amour voué à Roggnan que la perspicacité d’esprit, la vivacité

et la témérité que manifestait ce dernier. C’est ainsi qu’à treize ans, pendant

qu’il conduisait le troupeau de moutons de sa mère vers les pâturages,

il s’aperçut qu’une hyène s’était emparée d’une brebis et se sauva

à toute allure. Au même instant, il se saisit de sa fronde munie d’un

projectile rocailleu et se lança à la poursuite du fauve. Au bout de sa

longue et pénible randonnée dans la foret clairsemée, il ramena la hyène

inanimée, un caillou logé dans la tête. Lorsque la nouvelle parvint

au village, tout le monde fut émerveillé par l’intrépidité du jeune prince.

Il ne manquait jamais d’occasion pour prouver sa bravoure. Une fois,

cependant qu’il s’amusait avec ses camarades légèrement plus âgés que

lui, la partie dégénéra et une bagarre éclata. Elle opposa le jeune prince

à un camarade qui, excité au village, avait voulu mesurer le courage

du jeune prince que tout le monde ovationnait tant. La petite querelle

qui s’était muée en véritable pugilat se transforma rapidement en une

lutte acharnée dans laquelle personne n’osait s’interposer. En fin de compte

un désastre se produisit. L’adversaire de Rooggnan se retrouva affalé

à même le sol, évanoui avec un bras cassé. Depuis lors, il mérita le

respect de toute la génération.

Les années passèrent, se succédèrent et virent les exploits de Rooggnan

se multiplier et sa réputation ne faisait que traverser les frontières du

royaume. Partout son nom rimait avec bravoure et adresse. Lorsqu’il sentit

que l’âge de la maturité avait sonné, il quitta la cour royale et alla vivre

en solitaire en pleine brousse. Il y vécut pendant les trois années successives

se nourrissant de fruits et de viande.

Un jour, cependant qu’il était autour d’un petit feu, des émissaires vinrent

et l’approchèrent. Ces derniers étaient porteurs d’une nouvelle qu’il

fallait transmettre avec toute prévision d’une réaction violente du prince.

Ils s’adressèrent à lui en ces termes: “Grand prince, prince des princes,

élu des dieux et des ancêtres, sa majesté votre père le roi que vous

avez quitté il y a bientôt quatre ans a rendu l’âme. Ses obsèques ont été

effectuées dans le digne respect des traditions et ses funérailles, mémorables,

se sont déroulées à travers les rites ancestraux. Comme vous

le constatez, notre présence ici n’est pas le fait du hasard. Elle se justifie

pleinement et elle est loin de troubler votre paix profonde; de ce fait,

vu les événements et l’état actuel des choses, vous avez été choisi à l’unanimité

par le conseil des sages comme le digne fils de feu le roi votre

père capable de conduire la destinée du peuple. Sur ça le peuple attend

votre retour avec impatience”.

Après tout ce long discours empreint de propos élogieux, les émissaires

s’attendaient à une réaction particulière du futur roi. Peine perdue.

Il resta figé, fixant son regard perçant et agressif à l’encontre des émissaires.

Il maintint ainsi en haleine ses visiteurs pendant longtemps avant

de rompre avec son mutisme en ces mots: “Ordre vous est donné de retourner

à Koun”. Pris de panique, les émissaires se retirèrent tous inquiets.

Après le départ de ces derniers, il resta encore sept jours dans sa

retraite et regagna le chef-lieu du royaume le huitième jour.

Lorsque les envoyés spéciaux retournèrent, ils firent le compte rendu

fidèle de leur rencontre avec le prince. Le conseil des sages et la confrérie

des anciens furent sidérés par ce qu’ils venaient d’entendre. Tous en-

semble, ils se concertèrent et durent donner une semaine de réflexion à

chacun afin de prendre la décision la plus idoine pour sortir le royaume

de l’impasse.

Lorsque le septième jour arriva, les anciens et les sages se réunirent à

nouveau en conclave pour prendre une décision. Au fait, tout le monde

avait interprété le silence de Roggnan comme étant un refus de succéder

à son père et par conséquent il fallait trouver un remplaçant valeureux

digne de remporter l’approbation du peuple et surtout celle des notables.

Lorsque au terme de leurs échanges, il convinrent tous et s’accordèrent

à disgracier Roggnan, ce dernier fit irruption dans la salle où

se tenait le conseil, on ne sait pas quel moyen.

À l’instant même émus, les propos changèrent et comme un seul homme,

ils crièrent en choeur: “Soyez le bienvenu, sa majesté roi des rois,

élu des dieux et des ancêtres”. Aussitôt, place lui fut offerte. Mais visiblement

le climat était délétère. Cette présence inattendue empestait l’atmosphère

et inspirait la peur à l’assemblée. Tout le monde se tenait coi.

Illico toutes les décisions qu’on s’apprêtait à prendre changèrent.

En effet, le grand griot prit la parole: “Sa majesté, roi des rois, digne

héritier de la couronne royale, tenant légitime du bâton impérial, il se

tient un conseil sur les festivités qui marqueront la cérémonie de votre

intronisation. Le conseil a décidé que, dès votre retour, la cérémonie se

tiendrait à votre bon vouloir le jour suivant. Voilà sa grandeur ce qui se

décidait”. Roggnan, comme à l’accoutumé, n’eut rien à dire: l’assemblée

prétexta la fatigue du futur roi et se retira.

Le lendemain, pendant qu’il faisait encore nuit, les tam-tams se mirent

à résonner à un rythme peu ordinaire annonçant ainsi au peuple ce qu’il

se passerait les heures suivantes. Dès les toutes premières lueurs de l’aube,

femmes, hommes et enfants s’affairèrent dans leurs activités. Il fallait

finir vite avec ce qu’on avait d’habitude à faire et se rendre à la cour

royale. Des cérémonies pareilles on ne se faisait pas conter.

Alors, dès l’apparition des premiers rayons du soleil, la cour du roi débordait

déjà de monde, la mise en place des populations était terminée.

Au même moment, les griots firent leur apparition et commencèrent à

chanter les louanges du roi. C’etait un moment très captivant. Les plus

jeunes saisissaient cette opportunité pour apprendre toute l’histoire de

la royauté; les exploits réalisés et les faits marquants de chaque règne

tout cela emprunt de dithyrambe. Ce fut justement en ce moment même

que Roggnan, paré de ses plus beaux habits se montra au public sous

son ovation et ses applaudissements. À pas feutrés, le roi avança lentement

pour monter sur le trône. Une fois installé, les griots mirent fin aux

éloges, cédant ainsi la parole aux sages qui proclamèrent Roggnan roi

de Koun.

Au cours de la journée des manifestations populaires marquèrent l’intronisation:

on assista à des courses de chevaux et à certains jeux interdits

en temps ordinaire…

Quant à Roggnan, il fut entouré par les sages qui lui communiquèrent

certains secrets et l’initièrent à certaines pratiques mystiques en tant que

premier gardien de la société.

Après l’intronisation le temps s’écoula, continua sa course habituelle,

aussi Roggnan régnait-il paisiblement dans son palais mais pas du tout

satisfait du rôle de chef qu’il devrait jouer.

En pays moaga, le roi etait peu mobile et devait s’empiffrer de mets

très nourrissants pour pousser l’embonpoint. Il ne devait se montrer

au public que par nécessité. De ce fait, il y avait beaucoup de contraintes

qui limitaient la liberté du roi et Roggnan le supportait malgré lui.

Un jour, après sept ans de règne, piqué au vif par les multiples conseils

sages de la notabilité, il rompit avec la vieille tradition. Dès lors, il

exprima sa volonté de dominer et de s’adonner à certaines libertés indignes

d’un Roi. Petit à petit survinrent les dérives graves de Roggnan.

Il s’appropriait quand il le désirait, toute femme de son goût. Très souvent,

ceux qui commettaient les peccadilles tout comme les contrevenants

aux lois ancestrales étaient punis de mort. Roggnan devint sanguinaire

et versa suffisamment de sang pour ce qui n’en valait pas la

peine. Un jour dans ses promenades, il passa à coté d’une étrangère

qui pilait le sorgho. Cette dernière portait au dos son unique garçonnet

qui criait à tue-tête. Ces cris stridents mirent Roggnan hors de lui

qui s’adressa à la femme: “Ne peux-tu pas soigner ton enfant?”. “Imprudente

et insolente”, elle rétorqua, “comme tu es un homme, peuxtu

le faire taire pour de bon?”. La malheureuse ignorait la mauvaise

réputation de Roggnan qu’on ne défiait pas. A ces mots, le roi obligea

la femme à mettre son enfant dans le mortier et avec amertume elle le

fondut au mil.

Au fur et à mesure que le temps s’écoulait, la cruauté du roi provoqua une

consternation générale à Koun où la colère du peuple grondait. Les anciens

se concertèrent secrètement pour voir la conduite à tenir. Le roi était

un initié, il maîtrisait les pratiques mystiques et il avait la protection de

certaines forces occultes que on ne pouvait affronter sans témérité.

Une fois Roggnan partit à la chasse et il croisa un jeune chasseur malingre

mais au regard vif dans sa zone de chasse. Du coup, pris de rage

le roi engagea une course poursuite contre Tonwassa le chasseur. Ce fut

une randonnée chevauchée à travers la savane.

Tous deux, cavaliers de renom, dans une course folle, évitaient les embûches,

franchissaient mares et rivières à travers des bons prodigieu que

les chevaux exécutaient avec une dextérité exquise.

Cette course les ramena au village; ils le traversèrent à toute allure écrasant

tout sur leur passage.

Dès le début de la course, Tonwassa avait imaginé un dénouement final

s’il voulait sauver sa peau: entraîner le roi dans un lieu qui lui était

interdit, situé au coeur même de Koun.

Tonwassa fonça en trombe sur le baobab sacré situé dans ledit lieu et

son cheval blanc auquel il s’était agrippé, grimpa sur le baobab laissant

les empreintes creuses et profondes des sabots sur le tronc, du pied du

baobab au sommet.

Au même instant et à la même allure, le roi suivait Tonwaaa et ne s’apercevait

pas du tout des manèges de ce dernier. Lorsque le cheval du

roi arriva au pied de l’arbre il se cambra et s’arc bouta. Le roi se servit

de son sceptre magique et l’envoya comme une flèche sur le chasseur

qui se trouvait déjà au sommet du baobab. En ce moment même, le chasseur

descendit par le côté opposé et disparut. Le sceptre du roi n’ayant

pas atteint sa cible, traça un sillon profond sur le tronc du baobab suivant

le côté par lequel le jeune chasseur s’était échappé. C’était la première

défaite du roi, signe précurseur de sa chute.

Ces événements firent beaucoup de bruit et on s’informait sur l’identité

réelle du jeune chasseur. Tout de suite on se rendit compte que Tonwassa

était un homme épris de paix et vivait seul dan la brousse. Il oc-

cupait ses journées à étudier la vertu et le pouvoir de guérison des plantes.

Il revenait souvent au village pour porter secours aux malades graves.

Ainsi, à la demande du conseil des sages, le chasseur accepta de faire

ce qu’il pouvait pour débarrasser Koun du tyran Roggnan. Alors, lors

d’une partie de chasse, il blessa légèrement un cheval sauvage et put le

maîtriser. Par la suite, il usa toute sa patience et parvint à apprivoiser la

bête sauvage. Et c’est à partir de ce moment que les évènements prirent

une tournure déterminante.

Dans la cour royale on organisa une grande fête en l’honneur du roi. En

cette occasion on avait prévu une course de chevaux à laquelle le roi

consentit de faire une petite parade avec son cheval avant le début de la

course. On lui envoya son cheval paré de toutes parts. A la vérité, c’est

le cheval sauvage domestiqué qu’on lui présenta. Le roi ne s’en douta

point. On l’aida à s’y installer et on prit soin de nouer soigneusement

et gracieusement ses pieds contre les étriers afin qu’aucune chute ne le

sépara de la bête. Lorsque l’installation prit fin, ce fut en même temps

le destin fatal du roi, qui fut scellé. Et alors, on donna un franc coup de

cravache au cheval qui poussa un hennissement avant de se livrer à une

course redoutable.

Le coup de fouet éveilla l’instinct sauvage du cheval qui n’accorda aucune

chance de survie au roi. A toute allure, le cheval sauvage traversa

le village et se dirigea en pleine brousse avec toute la force de ses muscles.

Ainsi, le roi hissé sur son cheval, était tour à tour frappé par les

branches et les troncs d’arbres. A cette allure il perdit l’équilibre et se

décrocha violemment de sa selle d’où il se retrouva à terre, les pieds toujours

liés aux étriers. Dans cette position des plus inconfortables, il fut

trimballé sur une longue distance. Progressivement, les habits qu’il portait

se déchiquetèrent; son corps qui s’accrochait à tous les obstacles se

réduisit complètement en lambeaux très méconnaissables.

Le cheval sauvage continua sa course folle traînant avec lui les restes de

Roggnan. A Koun on suivit le trajet du cheval par les empreintes laissées

et on put retrouver et ramasser par ci par là les reliques du corps du roi.

On les rassembla et on procéda à une incinération très loin de Koun.

C’est de la sorte qu’on put se défaire du roi cruel.

De nos jours on déconseille vivement de prononcer le nom du roi Roggnan

dans certaines circonstances. Ce nom est de mauvais augure et porte

malheur.

À Koun, le baobab sacré vit toujours et porte les stigmates d’une partie

de l’histoire de Roggnan.

C’est en ces termes que Kibaykita mit fin à l’entretien avec les enfants:

“Quelque soit la force de l’eau, elle finit toujours sa course au pied de

la montagne. La vie est sacrée et vous devez la perpétuer par l’amour

du prochain”.