Le baobab sacré_Halidou Kompaore
Sous l’arbre à palabre, le vieux Kibaykita qui a l’art de captiver l’attention
des enfants avec ses belles histoires avait fini de leur raconter
la première histoire du jour.
Au fait, le vieux a promis aux enfants de leur raconter deux histoires
chaque jour dès qu’ils seraient regroupés et manifesteraient le besoin
d’entendre les blagues et autres histoires drôles pleines d’enseignement.
Kibaykito avait choisi l’entretien avec les enfants pour participer
à l’élévation du sens moral des enfants et à leur éducation.
Pour cette seconde histoire, les enfants affichèrent un air particulier. Ils
avaient le regard suspendu sur les lèvres du vieux, tant ils attendaient
avec impatience l’histoire du baobab sacré; histoire que le vieux s’était
enfin résolu à leur conter.
Aujourd’hui, pensaient-ils, nous allons entrer dans le mystère de cette
histoire.
Mes chers enfants, les devins avaient prédit avec frayeur qu’un roi de
terreur naîtrait à Koun. Ils disent que la naissance du roi fut mystérieuse
et toute sa vie fut marquée par des faits insolites. Tenez vous bien et
écoutez.
Poogbi était à sa treizième grossesse et elle n’avait jamais tant vécu durement
une telle période de grossesse, tant et si bien que toutes les
vieilles imaginaient dans le secret des dieux, une issue au goût amer. En
effet, durant les dix mois que dura sa grossesse, elle ne cessa de ressentir
des douleurs indicibles au bas ventre entraînant son évanouissement. Il
fallut très souvent, l’intervention des guérisseuses pour la sauver d’une
situation qu’elles n’avaient jamais vécue et dont elles n’avaient en réalité,
aucune expérience.
Ainsi, lassée de vivre dans la douleur cette grossesse dont le terme n’intervenait
point, mère Pogbi se résolut à se confier aux accoucheuses de
la cour royale dans la plus grande discrétion.
Lorsque Poogbi atteignit les neufs mois de grossesse après avoir supporté
les douleurs viscérales et les contorsions de son bas-ventre, un calme
légendaire l’envahit et elle vécut le reste du temps dans une paix craintive.
“Est-ce le début de ma délivrance?”, voilà l’impression joyeuse sans
nul doute que se faisait Poogbi. Et pourtant, elle traînera durant des semaines
encore cette grossesse.
À la vérité, après les neuf mois de souffrance, ils se passèrent des faits
très étranges. Pendant la période de quiétude relative intervenue après
les neuf mois, Poogbi avait l’impression toutes les nuits, d’avoir mis au
monde un enfant et de s’être déchargée enfin de son poids qui devenait
gênant et qui faisait beaucoup de bruit en pays Moaga. L’impression du
soulagement était juste. Dès que la nuit tombait, Poogbi sentait son basventre
sans la charge habituelle. Miraculeusement, l’enfant naissait et
se retrouvait aux pieds de sa mère, se mettait à marcher et disparaissait
dans la nuit.
Quand l’événement se produisit pour la première fois, Poogbi parut plongée
dans une anxiété si épouvantable qu’elle ne put le partager. Par la
suite, le bébé perdu dans l’obscurité ne revenait qu’à l’aube, accompagné
d’une longue suite de griots qui faisaient résonner les tam-tams comme
pour célébrer un retour en apothéose.
Les jours suivants, le même événement se reproduisit de façon typique.
Peu à peu, mère Pogbi se familiarisa secrètement avec ce qui lui arrivait.
Dès que les guérisseuses et les accoucheuses furent mises au courant de
l’événement elles s’organisèrent pour accueillir l’enfant qui allait naître
et porter la nouvelle dans tout le royaume.
Une nuit cependant que la mère eut l’impression d’avoir mis au monde
un bébé, elle alerta toutes celles qui devaient l’assister pendant son
travail. Ces dernières accoururent, vinrent occuper sa case avec toute la
layette indispensable et veillèrent jusqu’à l’aube.
Au retour en fanfare du bébé, mais uniquement perceptible par Poogbi,
toutes celles qui étaient présentes s’agenouillèrent et se prosternèrent,
tout en criant en choeur: “I yèla nabiga…(soyez le bienvenu petit
prince parmi nous…)”.
À partir de cet instant même, le bébé se retrouva comme par enchantement
entre les jambes de sa maman, poussa un vagissement, consacrant
ainsi sa naissance.
C’est ainsi que le petit prince vint au monde et on lui donna le nom de
Roggnan (celui qui est né enfin).
Quelques années plus tard, Roggnan avait grandi normalement comme
tous les enfants de son âge. Jusqu’à sa septième année il était toujours
auprès de sa mère qui le chérissait et l’entourait d’une grande affection
que les autres frères jalousaient grandement.
Au cours de toutes ces années, Poogbi finit par oublier les circonstances
dans lesquelles elle avait enfanté Roggnan. De temps à autre c’étaient
les commérages des autres femmes qu’elle surprenait qui la plongeaient
dans l’angoisse. Mais elle se ravisait et se reprenait promptement
se disant que la vie est faite aussi bien de bonheur que d’épreuves
qu’il faut surmonter par la force de son esprit.
Par ailleurs, ce qui nourrissait la jalousie des coépouses de Poogbi était
moins l’amour voué à Roggnan que la perspicacité d’esprit, la vivacité
et la témérité que manifestait ce dernier. C’est ainsi qu’à treize ans, pendant
qu’il conduisait le troupeau de moutons de sa mère vers les pâturages,
il s’aperçut qu’une hyène s’était emparée d’une brebis et se sauva
à toute allure. Au même instant, il se saisit de sa fronde munie d’un
projectile rocailleu et se lança à la poursuite du fauve. Au bout de sa
longue et pénible randonnée dans la foret clairsemée, il ramena la hyène
inanimée, un caillou logé dans la tête. Lorsque la nouvelle parvint
au village, tout le monde fut émerveillé par l’intrépidité du jeune prince.
Il ne manquait jamais d’occasion pour prouver sa bravoure. Une fois,
cependant qu’il s’amusait avec ses camarades légèrement plus âgés que
lui, la partie dégénéra et une bagarre éclata. Elle opposa le jeune prince
à un camarade qui, excité au village, avait voulu mesurer le courage
du jeune prince que tout le monde ovationnait tant. La petite querelle
qui s’était muée en véritable pugilat se transforma rapidement en une
lutte acharnée dans laquelle personne n’osait s’interposer. En fin de compte
un désastre se produisit. L’adversaire de Rooggnan se retrouva affalé
à même le sol, évanoui avec un bras cassé. Depuis lors, il mérita le
respect de toute la génération.
Les années passèrent, se succédèrent et virent les exploits de Rooggnan
se multiplier et sa réputation ne faisait que traverser les frontières du
royaume. Partout son nom rimait avec bravoure et adresse. Lorsqu’il sentit
que l’âge de la maturité avait sonné, il quitta la cour royale et alla vivre
en solitaire en pleine brousse. Il y vécut pendant les trois années successives
se nourrissant de fruits et de viande.
Un jour, cependant qu’il était autour d’un petit feu, des émissaires vinrent
et l’approchèrent. Ces derniers étaient porteurs d’une nouvelle qu’il
fallait transmettre avec toute prévision d’une réaction violente du prince.
Ils s’adressèrent à lui en ces termes: “Grand prince, prince des princes,
élu des dieux et des ancêtres, sa majesté votre père le roi que vous
avez quitté il y a bientôt quatre ans a rendu l’âme. Ses obsèques ont été
effectuées dans le digne respect des traditions et ses funérailles, mémorables,
se sont déroulées à travers les rites ancestraux. Comme vous
le constatez, notre présence ici n’est pas le fait du hasard. Elle se justifie
pleinement et elle est loin de troubler votre paix profonde; de ce fait,
vu les événements et l’état actuel des choses, vous avez été choisi à l’unanimité
par le conseil des sages comme le digne fils de feu le roi votre
père capable de conduire la destinée du peuple. Sur ça le peuple attend
votre retour avec impatience”.
Après tout ce long discours empreint de propos élogieux, les émissaires
s’attendaient à une réaction particulière du futur roi. Peine perdue.
Il resta figé, fixant son regard perçant et agressif à l’encontre des émissaires.
Il maintint ainsi en haleine ses visiteurs pendant longtemps avant
de rompre avec son mutisme en ces mots: “Ordre vous est donné de retourner
à Koun”. Pris de panique, les émissaires se retirèrent tous inquiets.
Après le départ de ces derniers, il resta encore sept jours dans sa
retraite et regagna le chef-lieu du royaume le huitième jour.
Lorsque les envoyés spéciaux retournèrent, ils firent le compte rendu
fidèle de leur rencontre avec le prince. Le conseil des sages et la confrérie
des anciens furent sidérés par ce qu’ils venaient d’entendre. Tous en-
semble, ils se concertèrent et durent donner une semaine de réflexion à
chacun afin de prendre la décision la plus idoine pour sortir le royaume
de l’impasse.
Lorsque le septième jour arriva, les anciens et les sages se réunirent à
nouveau en conclave pour prendre une décision. Au fait, tout le monde
avait interprété le silence de Roggnan comme étant un refus de succéder
à son père et par conséquent il fallait trouver un remplaçant valeureux
digne de remporter l’approbation du peuple et surtout celle des notables.
Lorsque au terme de leurs échanges, il convinrent tous et s’accordèrent
à disgracier Roggnan, ce dernier fit irruption dans la salle où
se tenait le conseil, on ne sait pas quel moyen.
À l’instant même émus, les propos changèrent et comme un seul homme,
ils crièrent en choeur: “Soyez le bienvenu, sa majesté roi des rois,
élu des dieux et des ancêtres”. Aussitôt, place lui fut offerte. Mais visiblement
le climat était délétère. Cette présence inattendue empestait l’atmosphère
et inspirait la peur à l’assemblée. Tout le monde se tenait coi.
Illico toutes les décisions qu’on s’apprêtait à prendre changèrent.
En effet, le grand griot prit la parole: “Sa majesté, roi des rois, digne
héritier de la couronne royale, tenant légitime du bâton impérial, il se
tient un conseil sur les festivités qui marqueront la cérémonie de votre
intronisation. Le conseil a décidé que, dès votre retour, la cérémonie se
tiendrait à votre bon vouloir le jour suivant. Voilà sa grandeur ce qui se
décidait”. Roggnan, comme à l’accoutumé, n’eut rien à dire: l’assemblée
prétexta la fatigue du futur roi et se retira.
Le lendemain, pendant qu’il faisait encore nuit, les tam-tams se mirent
à résonner à un rythme peu ordinaire annonçant ainsi au peuple ce qu’il
se passerait les heures suivantes. Dès les toutes premières lueurs de l’aube,
femmes, hommes et enfants s’affairèrent dans leurs activités. Il fallait
finir vite avec ce qu’on avait d’habitude à faire et se rendre à la cour
royale. Des cérémonies pareilles on ne se faisait pas conter.
Alors, dès l’apparition des premiers rayons du soleil, la cour du roi débordait
déjà de monde, la mise en place des populations était terminée.
Au même moment, les griots firent leur apparition et commencèrent à
chanter les louanges du roi. C’etait un moment très captivant. Les plus
jeunes saisissaient cette opportunité pour apprendre toute l’histoire de
la royauté; les exploits réalisés et les faits marquants de chaque règne
tout cela emprunt de dithyrambe. Ce fut justement en ce moment même
que Roggnan, paré de ses plus beaux habits se montra au public sous
son ovation et ses applaudissements. À pas feutrés, le roi avança lentement
pour monter sur le trône. Une fois installé, les griots mirent fin aux
éloges, cédant ainsi la parole aux sages qui proclamèrent Roggnan roi
de Koun.
Au cours de la journée des manifestations populaires marquèrent l’intronisation:
on assista à des courses de chevaux et à certains jeux interdits
en temps ordinaire…
Quant à Roggnan, il fut entouré par les sages qui lui communiquèrent
certains secrets et l’initièrent à certaines pratiques mystiques en tant que
premier gardien de la société.
Après l’intronisation le temps s’écoula, continua sa course habituelle,
aussi Roggnan régnait-il paisiblement dans son palais mais pas du tout
satisfait du rôle de chef qu’il devrait jouer.
En pays moaga, le roi etait peu mobile et devait s’empiffrer de mets
très nourrissants pour pousser l’embonpoint. Il ne devait se montrer
au public que par nécessité. De ce fait, il y avait beaucoup de contraintes
qui limitaient la liberté du roi et Roggnan le supportait malgré lui.
Un jour, après sept ans de règne, piqué au vif par les multiples conseils
sages de la notabilité, il rompit avec la vieille tradition. Dès lors, il
exprima sa volonté de dominer et de s’adonner à certaines libertés indignes
d’un Roi. Petit à petit survinrent les dérives graves de Roggnan.
Il s’appropriait quand il le désirait, toute femme de son goût. Très souvent,
ceux qui commettaient les peccadilles tout comme les contrevenants
aux lois ancestrales étaient punis de mort. Roggnan devint sanguinaire
et versa suffisamment de sang pour ce qui n’en valait pas la
peine. Un jour dans ses promenades, il passa à coté d’une étrangère
qui pilait le sorgho. Cette dernière portait au dos son unique garçonnet
qui criait à tue-tête. Ces cris stridents mirent Roggnan hors de lui
qui s’adressa à la femme: “Ne peux-tu pas soigner ton enfant?”. “Imprudente
et insolente”, elle rétorqua, “comme tu es un homme, peuxtu
le faire taire pour de bon?”. La malheureuse ignorait la mauvaise
réputation de Roggnan qu’on ne défiait pas. A ces mots, le roi obligea
la femme à mettre son enfant dans le mortier et avec amertume elle le
fondut au mil.
Au fur et à mesure que le temps s’écoulait, la cruauté du roi provoqua une
consternation générale à Koun où la colère du peuple grondait. Les anciens
se concertèrent secrètement pour voir la conduite à tenir. Le roi était
un initié, il maîtrisait les pratiques mystiques et il avait la protection de
certaines forces occultes que on ne pouvait affronter sans témérité.
Une fois Roggnan partit à la chasse et il croisa un jeune chasseur malingre
mais au regard vif dans sa zone de chasse. Du coup, pris de rage
le roi engagea une course poursuite contre Tonwassa le chasseur. Ce fut
une randonnée chevauchée à travers la savane.
Tous deux, cavaliers de renom, dans une course folle, évitaient les embûches,
franchissaient mares et rivières à travers des bons prodigieu que
les chevaux exécutaient avec une dextérité exquise.
Cette course les ramena au village; ils le traversèrent à toute allure écrasant
tout sur leur passage.
Dès le début de la course, Tonwassa avait imaginé un dénouement final
s’il voulait sauver sa peau: entraîner le roi dans un lieu qui lui était
interdit, situé au coeur même de Koun.
Tonwassa fonça en trombe sur le baobab sacré situé dans ledit lieu et
son cheval blanc auquel il s’était agrippé, grimpa sur le baobab laissant
les empreintes creuses et profondes des sabots sur le tronc, du pied du
baobab au sommet.
Au même instant et à la même allure, le roi suivait Tonwaaa et ne s’apercevait
pas du tout des manèges de ce dernier. Lorsque le cheval du
roi arriva au pied de l’arbre il se cambra et s’arc bouta. Le roi se servit
de son sceptre magique et l’envoya comme une flèche sur le chasseur
qui se trouvait déjà au sommet du baobab. En ce moment même, le chasseur
descendit par le côté opposé et disparut. Le sceptre du roi n’ayant
pas atteint sa cible, traça un sillon profond sur le tronc du baobab suivant
le côté par lequel le jeune chasseur s’était échappé. C’était la première
défaite du roi, signe précurseur de sa chute.
Ces événements firent beaucoup de bruit et on s’informait sur l’identité
réelle du jeune chasseur. Tout de suite on se rendit compte que Tonwassa
était un homme épris de paix et vivait seul dan la brousse. Il oc-
cupait ses journées à étudier la vertu et le pouvoir de guérison des plantes.
Il revenait souvent au village pour porter secours aux malades graves.
Ainsi, à la demande du conseil des sages, le chasseur accepta de faire
ce qu’il pouvait pour débarrasser Koun du tyran Roggnan. Alors, lors
d’une partie de chasse, il blessa légèrement un cheval sauvage et put le
maîtriser. Par la suite, il usa toute sa patience et parvint à apprivoiser la
bête sauvage. Et c’est à partir de ce moment que les évènements prirent
une tournure déterminante.
Dans la cour royale on organisa une grande fête en l’honneur du roi. En
cette occasion on avait prévu une course de chevaux à laquelle le roi
consentit de faire une petite parade avec son cheval avant le début de la
course. On lui envoya son cheval paré de toutes parts. A la vérité, c’est
le cheval sauvage domestiqué qu’on lui présenta. Le roi ne s’en douta
point. On l’aida à s’y installer et on prit soin de nouer soigneusement
et gracieusement ses pieds contre les étriers afin qu’aucune chute ne le
sépara de la bête. Lorsque l’installation prit fin, ce fut en même temps
le destin fatal du roi, qui fut scellé. Et alors, on donna un franc coup de
cravache au cheval qui poussa un hennissement avant de se livrer à une
course redoutable.
Le coup de fouet éveilla l’instinct sauvage du cheval qui n’accorda aucune
chance de survie au roi. A toute allure, le cheval sauvage traversa
le village et se dirigea en pleine brousse avec toute la force de ses muscles.
Ainsi, le roi hissé sur son cheval, était tour à tour frappé par les
branches et les troncs d’arbres. A cette allure il perdit l’équilibre et se
décrocha violemment de sa selle d’où il se retrouva à terre, les pieds toujours
liés aux étriers. Dans cette position des plus inconfortables, il fut
trimballé sur une longue distance. Progressivement, les habits qu’il portait
se déchiquetèrent; son corps qui s’accrochait à tous les obstacles se
réduisit complètement en lambeaux très méconnaissables.
Le cheval sauvage continua sa course folle traînant avec lui les restes de
Roggnan. A Koun on suivit le trajet du cheval par les empreintes laissées
et on put retrouver et ramasser par ci par là les reliques du corps du roi.
On les rassembla et on procéda à une incinération très loin de Koun.
C’est de la sorte qu’on put se défaire du roi cruel.
De nos jours on déconseille vivement de prononcer le nom du roi Roggnan
dans certaines circonstances. Ce nom est de mauvais augure et porte
malheur.
À Koun, le baobab sacré vit toujours et porte les stigmates d’une partie
de l’histoire de Roggnan.
C’est en ces termes que Kibaykita mit fin à l’entretien avec les enfants:
“Quelque soit la force de l’eau, elle finit toujours sa course au pied de
la montagne. La vie est sacrée et vous devez la perpétuer par l’amour
du prochain”.