Objet: Séjour Matera_Daphné Lecoeur_Paris
Passer de Bari à Matera était déjà se plonger dans un monde mais arriver à Matera c’est de fait le début d’un autre monde!
L’humain n’a jamais eu sa place ici, tout y est adversité: le rocher brut, la terre nue où quelques arbres, maigres, fétus de paille sèche se tordent pour résister à un vent traitre qui ne s’annonce pas et vous saisit de suite.
Pas de répit, pas de respiration!
Vous n’êtes pas bienvenus!
Passez votre chemin!
Fuyez!
Comment ? !
Vous n’avez pas compris?!
Vous êtes toujours là?!
Et bien vous allez voir ce que vous allez voir!
Pour s’imposer ici à Matera et résister à cette terre âpre, vous allez devoir vraiment vous imposer, aller chercher le courage en vous, prouver qui vous êtes, vraiment!
Pas de place pour le faible, le tendre ou le petit.
Matera avale et engloutit tous ceux qui ne résistent pas!
Vous devez vous plier, vous rouler, vous modeler dans ce paysage brut des premiers temps , ceux d’avant et ne faire qu’un avec ces trous béants où l’humain s’est caché, lové….Déconstruit puis s’est ré inventé afin de résister et finalement survivre … pour parvenir enfin jusqu’à nous!
Le combat est toujours remis, toujours prêt à reprendre et vous n’en avez aucune maitrise.
Cette terre ne m’aime pas, elle n’aime personne, elle ne m’attend pas, elle ne dialogue avec personne, elle est et c’est tout!
Même les pavés élimés, usés par des millénaires de passage glissent et se dérobent sous mes pas, me disant : » Va-t-en! Pars et ne te retourne pas! Cette terre n’est pas pour toi! File! »
Il serait si simple de renoncer, de partir et de retrouver ses repères…
Mais je suis de ce combat: ce défi me plait.
On va voir Matera qui est le plus fort !
Matera, tu croyais m’échapper ,éternelle carte postale pour touristes qui avides, dévorés par leur propre image, s’échappent avant même d’être arrivés, grappes informes et continues de la Piazza vers la Cathédrale…et passant à côté de toi sans te voir ni t’apprivoiser.
Matera , Tu n’as qu’a bien te tenir!
Car Tes enfants Matérins bien campés, prêts à résister à tes vents hardis, rompus à tes traitres soleils blancs glacés, tes enfants m’ont ouvert leurs bras: distants, pudiques mais sincères, c’est par leur exemple et leurs silences que j’ai appris comment t’approcher, Matera.
Tu te dérobes à qui ne sait lire dans tes pierres la souffrance, la douleur mais aussi les chants d’amour des peuples qui s’y sont succédés.
Alors toi qui passe, n’espère rien comprendre ni t’attacher à cette terre ingrate, si tu n’arrives pas, humble passant à te fondre dans son immensité.
Grâce à la générosité et l’intelligence de tes enfants, ces fous d’écriture et de belles lettres que sont tous les membres d’Energheia que j’ai eu l’honneur, le bonheur d’écouter et de comprendre, j’ai pu mesurer l’effort et la virtuosité de l’esprit humain. issu de cette terre ingrate et riche qu’est Matera.
Venus de l’Europe entière: Espagne Slovénie et même de plus loin: Israël et Liban, à vous tous, fous d’écriture comme moi, mes pensées les plus tendres!
Alors Bravo et Merci à Tous pour ces échanges passionnés sur l’acte de création qu’est l’écriture, sur le bonheur de la lecture , qui, à Matera comme ailleurs, est déjà un acte militant que nous tous, nous revendiquons.
Pour terminer ce propos, afin d’illustrer l’honneur que ses enfants m’ont fait par Energheia,
Je rends un hommage à à Ulf Peter Hallberg, Écrivain Suédois Materran d’adoption, aussi à Sylvain Briens , Mon Professeur de littérature en Études Nordiques à la Sorbonne, pour sa confiance et aussi à Felice Lisanti Président ainsi qu’à tous les bénévoles, femmes et hommes de progrès, sincères et de passion et … de talent que compose l’équipe d’Energheia. Que vivent l’Écriture et la Lecture pour tous à Matera et dans le Monde !
L’humain n’a jamais eu sa place ici, tout y est adversité: le rocher brut, la terre nue où quelques arbres, maigres, fétus de paille sèche se tordent pour résister à un vent traitre qui ne s’annonce pas et vous saisit de suite.
Pas de répit, pas de respiration!
Vous n’êtes pas bienvenus!
Passez votre chemin!
Fuyez!
Comment ? !
Vous n’avez pas compris?!
Vous êtes toujours là?!
Et bien vous allez voir ce que vous allez voir!
Pour s’imposer ici à Matera et résister à cette terre âpre, vous allez devoir vraiment vous imposer, aller chercher le courage en vous, prouver qui vous êtes, vraiment!
Pas de place pour le faible, le tendre ou le petit.
Matera avale et engloutit tous ceux qui ne résistent pas!
Vous devez vous plier, vous rouler, vous modeler dans ce paysage brut des premiers temps , ceux d’avant et ne faire qu’un avec ces trous béants où l’humain s’est caché, lové….Déconstruit puis s’est ré inventé afin de résister et finalement survivre … pour parvenir enfin jusqu’à nous!
Le combat est toujours remis, toujours prêt à reprendre et vous n’en avez aucune maitrise.
Cette terre ne m’aime pas, elle n’aime personne, elle ne m’attend pas, elle ne dialogue avec personne, elle est et c’est tout!
Même les pavés élimés, usés par des millénaires de passage glissent et se dérobent sous mes pas, me disant : » Va-t-en! Pars et ne te retourne pas! Cette terre n’est pas pour toi! File! »
Il serait si simple de renoncer, de partir et de retrouver ses repères…
Mais je suis de ce combat: ce défi me plait.
On va voir Matera qui est le plus fort !
Matera, tu croyais m’échapper ,éternelle carte postale pour touristes qui avides, dévorés par leur propre image, s’échappent avant même d’être arrivés, grappes informes et continues de la Piazza vers la Cathédrale…et passant à côté de toi sans te voir ni t’apprivoiser.
Matera , Tu n’as qu’a bien te tenir!
Car Tes enfants Matérins bien campés, prêts à résister à tes vents hardis, rompus à tes traitres soleils blancs glacés, tes enfants m’ont ouvert leurs bras: distants, pudiques mais sincères, c’est par leur exemple et leurs silences que j’ai appris comment t’approcher, Matera.
Tu te dérobes à qui ne sait lire dans tes pierres la souffrance, la douleur mais aussi les chants d’amour des peuples qui s’y sont succédés.
Alors toi qui passe, n’espère rien comprendre ni t’attacher à cette terre ingrate, si tu n’arrives pas, humble passant à te fondre dans son immensité.
Grâce à la générosité et l’intelligence de tes enfants, ces fous d’écriture et de belles lettres que sont tous les membres d’Energheia que j’ai eu l’honneur, le bonheur d’écouter et de comprendre, j’ai pu mesurer l’effort et la virtuosité de l’esprit humain. issu de cette terre ingrate et riche qu’est Matera.
Venus de l’Europe entière: Espagne Slovénie et même de plus loin: Israël et Liban, à vous tous, fous d’écriture comme moi, mes pensées les plus tendres!
Alors Bravo et Merci à Tous pour ces échanges passionnés sur l’acte de création qu’est l’écriture, sur le bonheur de la lecture , qui, à Matera comme ailleurs, est déjà un acte militant que nous tous, nous revendiquons.
Pour terminer ce propos, afin d’illustrer l’honneur que ses enfants m’ont fait par Energheia,
Je rends un hommage à à Ulf Peter Hallberg, Écrivain Suédois Materran d’adoption, aussi à Sylvain Briens , Mon Professeur de littérature en Études Nordiques à la Sorbonne, pour sa confiance et aussi à Felice Lisanti Président ainsi qu’à tous les bénévoles, femmes et hommes de progrès, sincères et de passion et … de talent que compose l’équipe d’Energheia. Que vivent l’Écriture et la Lecture pour tous à Matera et dans le Monde !